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LA SŒUR ROSE

celles qui brillent et disparaissent c’est l’âme, c’est la pensée de la ville éternelle qui s’endort pour se réveiller peut-être demain. J’en étais là de ma contemplation quand je sentis sur mes deux yeux deux petites mains, mais si froides !… Quand je dis froides, l’une de ces mains était brûlante ; c’était une sensation incroyable et que nul ne saurait définir : la main glacée était rude au toucher et comme si elle eût été recouverte d’un duvet nouvellement tondu ; la main brûlante était fine et douce comme la main d’une femme de quarante ans. En même temps je sentis que cette créature invisible était assise derrière moi et je l’entendis me dire tout bas, mais d’une voix mordante : — Devine ! — C’est le diable m’écriai-je aussitôt. — Lui aussitôt, me rendant l’usage de mes deux yeux : — Bien deviné, mon secrétaire Théodore !

Moi, sans me déconcerter : — Et voilà justement, mon maître, ce qui vous trompe : je