Page:Janin - Les catacombes, tome 2.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
À BRINDES.

sainte lecture, sortie tout armée des souvenirs du poëte ! À mesure qu’une page nouvelle est ajoutée à cette histoire, qui sera la plus grande histoire de notre siècle, la page nouvelle est livrée à ces âmes d’élite, qui arrivent là des premières par le saint privilège de l’amitié et du dévouement. Ainsi, à Dieppe même, la lecture des Mémoires de M. Châteaubriand a suivi son cours. C’est là une touchante manière de rester de grands seigneurs, n’est-ce pas ? c’est là un immense privilège que cette société à part a su se faire et se conserver dans cette ruine complète de tous les privilèges ! Or, depuis les premières lectures qu’il a faites de ses Mémoires, savez-vous que M. de Chateaubriand en est déjà arrivé à l’histoire des cent jours ? Le voilà à présent qui se mesure avec Bonaparte corps à corps ; le voilà qui reste le juge ébloui de ce juge terrible qui a si mal compris Châteaubriand. Solennelle époque de revers et de victoires, de défaites sanglantes et de retours imprévus ! comme dit Bos-