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À BRINDES.

quand la maison est pleine d’Anglais le propriétaire s’éclipse on ne sait où, divinité présente, il est vrai, mais invisible, qui voit tout et qu’on ne voit pas, qui comprend l’anglais pour le moins aussi bien que le français, et qui ne parle ni l’une ni l’autre langue. Seulement, lorsque le froid a chassé le dernier Anglais de cette ville à l’encan, les propriétaires de ces maisons louées se hasardent à rentrer dans leur lit, dans leur chambre et dans leur fauteuil. Ainsi donc pour l’étranger, je veux dire pour le Français qui est à Dieppe, il ne faut pas compter sur cette population d’hiver.

Mais aussi quel bonheur quand, au milieu de ce désert habité, vous rencontrez un homme de votre vie de chaque jour, une belle et aimable Française de Paris, un petit coin de voile blanc ou de joue toute rose ! et comme vous lui savez gré de ce bel air natal qui lui va si bien dans ce pays ennemi ! Alors vous comprenez qu’il y a des gens sur nos grands chemins de France qui ne sont pas des vaga-