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MON VOYAGE

vingt-cinq ans qui s’en vont, un cerceau à la main, les cheveux épars comme nos jolis petits garçons ou nos jolies petites filles de six ans dans le jardin des Tuileries. Voilà donc en partie les plus aimables habitants de la ville, les Anglais ; car, pour les véritables habitants de Dieppe, on ne sait pas dans quels trous ils se cachent ; dans les murs de la ville de Dieppe un citoyen de Dieppe est une rare curiosité. En effet, aussitôt que la saison des bains est arrivée, chaque propriétaire dieppois met un écriteau anglais à sa porte annonçant à tout passant, en anglais, que ladite maison est à louer. C’est une règle générale à Dieppe, cette ville vénale, pour quiconque possède une table, un fauteuil, un lit passable, une chambre honnête, de tout céder au premier venu, pourvu qu’il soit Anglais et qu’il ait un peu d’argent. À ces conditions, lit, table, fauteuil, tout y passe ; chaque recoin de cette honorable maison est ainsi mis à l’encan par son propriétaire ; et