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MON VOYAGE

présentes, en proie à toutes les nobles passions, généreux, riche, opulent, presque spirituel ; mais un Anglais en France, un Anglais aux bains de mer, oh ! la triste, la sotte et lamentable figure ! Ils arrivent chez nous dans leurs plus vieux habits, sous leurs plus vieux chapeaux et avec leur physionomie la plus dédaigneuse. À les voir attelés l’un à l’autre, et suivis pour la plupart de pauvres servantes qu’ils font griller au soleil sur le siège de derrière de leurs voitures, quand ils ont des voitures, on dirait un troupeau de moutons mal lavés et mal peignés. À peine arrivés dans une ville, ils s’en emparent, ils en sont les maîtres ; la ville est à eux, il n’y a plus de place pour personne ; ils parlent tout haut dans leur jargon barbare, ils disputent tout haut, ils prennent le haut du pavé sur tout le monde comme s’ils étaient à Londres sur le pont de Waterloo ; on dirait qu’une troisième invasion les a vomis dans nos murs, tant ils sont orgueilleux et superbes. Et je