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À BRINDES.

dans les allées silencieuses du petit Trianon ?

Et puis, ce qui attriste tous ces lieux que baigne la mer, ce qui fatigue dans toutes ces montagnes d’où jaillit l’eau chaude ou l’eau gazeuse, c’est une race à part de voyageurs anglais, qui sont bien les plus tristes hommes de ce monde, les plus ennuyeux et les plus ennuyés à la fois ; race nomade et tristement vagabonde, qui n’a point de patrie et qui colporte son opulente misère de Florence à Paris, de Paris à Pétersbourg, des eaux salées aux eaux sulfureuses ; pâles Anglais qui vont partout, qui se reposent partout, qui mangent, qui s’ennuient et qui dorment partout, excepté en Angleterre. Vous ne sauriez croire, mon ami, combien cette nouvelle race de Bohémiens civilisés est d’un effet désagréable dans tous les lieux où on les rencontre. Parlez-moi d’un Anglais en Angleterre ! Un Anglais à Londres est un être intelligent, actif, occupé, laborieux, tout entier aux affaires