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À BRINDES.

tre but, comme un grand poëte qui est aussi un grand homme d’affaires ; vous, vous êtes à la tête de la vieille langue, qui va droit à son but sans phrase, sans périphrase, sans détour. Ce n’est pas vous qui auriez fait l’admirable et inimitable et inutile récit de Théramène ; mais aussi est-ce vous que notre époque littéraire a adopté sans le savoir ; c’est vous qui avez pris par la main M. Lemercier, ce vieil académicien, et M. Victor Hugo qui sera bientôt un académicien, hélas ! et à chacun d’eux vous avez fait produire ce qu’ils pouvaient produire. Vous avez tiré M. Lemercier de la littérature impériale, insigne honneur, inappréciable bonheur dont il n’a pas assez profité, l’ingrat ! Quant à l’autre, le trouvant tout élevé à l’espagnole, comme vous avez été élevé vous-même, vous lui avez inspiré son plus beau drame, son Honneur castillan, souvenir lointain du Cid, cette première histoire dramatique de l’honneur castillan. Oui, M. Hugo, notre espoir, est votre nourrisson, Corneille. Heureux s’il