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MON VOYAGE

retrouvé l’étoffe d’un grand ministre d’un grand ministère de l’Empereur ; Corneille, l’honneur impérissable de cette ville de marchands, d’armateurs, qui dort couchée à tes pieds, toi son incomparable honneur, toi qui as attendu si longtemps ta statue, c’est toi le premier que je salue dans la nuit ! À toi mes hommages et mes respects silencieux, ô grand homme d’une âme romaine ! à toi mes souvenirs sans faste et mon admiration muette ; car c’est ici même, à cette même place, le jour où ta statue apparaissait dans sa gloire, qu’ont été prononcés tant de discours médiocres par nos célébrités contemporaines. Ils sont venus tous de Paris étaler pompeusement leur gloire d’académie et de théâtre, et essayer si, à l’aide de leur prose et de leurs vers, ils pourraient se hisser un instant à la hauteur de celui qui a écrit Rodogune ! Oh ! que ce dut être un misérable spectacle celui-là ! Le grand bronze inauguré avec de si misérables paroles, Corneille, à qui l’auteur d’Antony reprochait… par-