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À BRINDES.

verse la Seine, le cultivateur qui retourne à ses herbages, le peuple qui passe et qui souvent ne s’arrête pas devant votre bronze le voyant si grandiose, n’aurait pas demandé, à la vue d’un simple poëte en simple habit, marchant sans façon d’un pas naturel, l’air pensif et la rue canne à la main : — Quel est ce bonhomme de la rue Vieille qu’on a fait en bronze à la plus belle place de notre Pont-Neuf ? Et chacun aurait répondu : Ce bonhomme en bronze est ton compatriote, à toi qui parles ; comme toi il est né à Rouen de parents pauvres ; il a été tout simplement le plus grand poëte et le plus grand politique du temps du cardinal de Richelieu et de Racine.

Ô Corneille, la grande puissance poétique de notre âge ; Corneille, le poëte politique qui parle tout haut des plus grands intérêts de l’histoire, l’homme qui le premier a débattu sur le théâtre les grandes questions de royauté et de république qui depuis 89 agitent le monde ; Corneille, dans lequel Bonaparte a