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MON VOYAGE

voulez-vous que je reconnaisse dans ce riche appareil le pauvre grand poëte qui fut opprimé par Richelieu et qui fit peur à Louis XIV ? Non, ce n’est pas là ce même homme dont Labruyère a dit encore : — « Le comédien, couché dans son carrosse, jette de la boue au visage de Corneille qui est à pied. »

Quand nous avons un grand homme à reproduire, faisons-le ressemblant avant de le faire grand et majestueux ; soyons justes pour les grands hommes, du moins après leur mort. Plus un homme a été simple et modeste dans sa vie, et plus nous devons redouter de lui ôter de sa grandeur naturelle en lui donnant une grandeur factice. Le grand Corneille ne s’est jamais représenté comme nous le montre M. David, même dans ses préfaces les plus glorieuses ; toute sa vie il a été un bonhomme par cela même qu’il a été un grand poëte. Croyez-vous aussi que si vous l’aviez représenté dans une allure moins cornélienne, c’est-à-dire plus naturelle, l’homme du port qui tra-