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À BRINDES.

Voilà ce qu’il faut dire à la louange de l’artiste qui a jeté en bronze la statue du grand Corneille. Mais à côté de cette louange on peut placer un reproche : c’est qu’à force de s’être pénétré de l’esprit et du génie des grands hommes auxquels il a voué son culte et sa vie, M. David a fini par exagérer leur ressemblance ; à force de les avoir vus dans toute leur grandeur, il a fini par les faire trop grands. Les bustes de M. David manquent certainement, sinon de vérité, du moins de vraisemblance. Vous rappelez-vous la tête qu’il a faite de Sa Majesté Goëthe Ier, empereur et roi de Weymar, de Vienne, de Berlin, d’une partie de la France et de l’Angleterre ? David, poussé par le génie allemand qui a eu tant d’influence sur notre siècle, s’en va à Weymar. Il demande l’adresse du poëte à un enfant ; l’enfant lui montre une noble maison, une maison royale : dans cette maison il y avait Goëthe. C’était une magnifique tête chargée de pensées, de nobles rides et de longs