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À BRINDES.

personne. M. David est en outre un artiste peu mythologique de sa nature ; il sait que l’art ne doit pas être jeté en pâture aux choses futiles. Ne craignez pas qu’il s’amuse à tirer du marbre ou à jeter en bronze des faunes et des satyres, des Vénus ou des bacchantes, des Arianes abandonnées ou des Jupiter porte-foudre ; c’est un homme sérieux et sévère, qui a le grand mérite d’avoir fait entrer l’art dans la réalité. Donnez-lui à copier une grande tête, un vaste front, une de ces intelligences supérieures dont s’honore notre époque : notre artiste est à l’aise. Nous l’avons vu copier ainsi la tête du général Foy ; nous l’avons vu, quand Talma a été mort, se pencher vers cette belle tête défigurée par la souffrance, et ranimer autant que cela est donné à l’art cette grande physionomie. Pauvre Talma ! comme la mort l’avait changé ! elle avait écrasé de sa main de fer ce charmant regard qui allait à tous les cœurs ; elle avait tordu hideusement cette bouche souriante ou