l’air, annonçant le repos du soir ; il y a une église calme et transparente qui projette sur vous son ombre sainte et villageoise, il y a la cloche qui tinte l’Angelus. Mon Dieu ! tout ce que je vous dis là est vulgaire, je le sais, tout cela c’est du domaine de la poésie descriptive, tout cela c’est un peu le vers de M. de Lamartine ; mais que voulez-vous qu’on fasse de cette poésie du grand chemin et du petit village quand on la touche du doigt et du cœur, quand en effet vous vous apercevez qu’il y a dans le ciel de doux rayons tout blancs qui se posent sur vous, quand vous entendez dans l’arbre l’oiseau qui chante, et dans le clocher la cloche qui murmure ? que faire alors ? Suivre l’exemple de Lamartine, de tous les grands poëtes : s’abandonner à son émotion sans la combattre, l’avouer tout simplement sans cacher ses larmes ; et puis demander pardon à Dieu et aux hommes si on n’a pas la poésie de M. de Lamartine dans la tête et dans le cœur.
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