Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
INTRODUCTION

ne sont pas riches arrive la gloire, cette grande consolation de toutes les infortunes. Voyez ! aux uns François Ier tend une main vaniteuse, aux autres Richelieu offre sa terrible collaboration ; à ceux-ci Louis XIV, à celui-là le duc de Bourgogne, puis Mme de Pompadour au 18e siècle, et en même temps Catherine et Frédéric II, toute la ville et toute la cour ! Ce sont là des encouragements ! ce sont là des existences mieux que bien faites ; c’est là une vie toute vouée au hasard, à la passion, à la colère, aux rêves et aux honneurs de toutes sortes. Demandez à ces hommes à part dans la foule lequel d’entre eux voudrait consentir à descendre dans la vie commune, eux qui sont tous princes ou gentilshommes par le talent et le génie : aucun d’eux ne consentira à aucun prix à subir cet abaissement moral. Les plaintes des poëtes, leurs longues misères, leur pauvreté tant chantée, leur isolement, ce sont là autant de mensonges poétiques auxquels il ne faut