Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
INTRODUCTION

fangeuse comme une prostituée surprise par le commissaire de police après minuit.

Je reviens à mon récit de tout à l’heure. Tout à l’heure j’étais encore à l’Opéra-Comique, ivre de Joie. Quand tout fut dit, que j’eus vu la toile se relever et que nous fûmes descendus dans la rue, mon ami me donna le bras de sa chanteuse et nous la conduisîmes chez elle, rue du Helder, par les murmures du boulevard Coblentz, un jour d’été. Ce fut la première fois de ma vie que je remarquai cette rue du Helder, si mystérieuse, si pleine d’amour et d’intrigues de toutes sortes ; monde à part dans le monde élégant, petites maisons consacrées au plaisir, dont chaque fenêtre porte une silhouette, dont chaque porte est soumise à un signe plus que numérique ; espèce de boudoir à double entrée, l’une consacrée au vieillard opulent, l’autre destinée au jeune homme beau et pauvre ; espèce de champ-d’asile qui tient le milieu entre le vice et l’amour honnête. Je ne