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INTRODUCTION.

si je ferais encore cette fois l’énorme dépense de 44 sous que l’Opéra-Comique coûtait dans ce temps-là. Comme j’étais ainsi à me consulter, je fus abordé par un beau jeune homme que j’avais vu souvent au Luxembourg, et avec lequel j’avais fait connaissance, nos deux chiens s’étant liés d’amitié, bien que son chien fût un beau et noble danois à côté duquel mon pauvre Azor faisait une triste figure. Ce jeune homme avait au bras une très-élégante belle dame ; ils allaient ensemble, elle et lui, à l’Opéra-Comique, et je pourrais au besoin retrouver la date précise de ce jour. C’étaient les débuts de Lafeuillade et la rentrée de Gavaudan dans Le Délire. Jugez de mon bonheur et de ma joie quand ce jeune homme, qui avait une loge à lui tout seul, me proposa de me donner une place à côté de cette belle dame ! J’acceptai avec empressement et en balbutiant des grognements de reconnaissance. Mais que devins-je quand mon ami me raconta tout bas que cette belle dame