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INTRODUCTION

jour ce chien bâtard, venu au monde dans l’arrière-boutique d’un épicier, présent de ce même épicier qui ne savait qu’en Taire, serait remplacé dans nos amours par le chien même de M. de Lamartine, enfant charmant d’une mère grecque, né à Saint-Point même dans le salon du poète, noble présent du poëte, chanté par lui à son départ pour l’Orient ! Qui m’aurait dit cela t’aurait bien affligé, mon pauvre Azor, affligé pour le moins autant que cela m’eût étonné, mon fils !

Outre mon ami Azor, j’avais dans ce temps-là une autre connaissance fort agréable et fort gentille : c’était un joli petit cheval, poulain de dix-huit mois, mais si vif, si espiègle, si agreste, si butor, si aimable en un mot que je lui rendais visite presque tous les jours. Ce petit cheval, qui était charmant à mon avis, était l’élève d’un vieux médecin grogneur et goguenard, très-maussade même avec ses malades, qui n’avait de distraction et de sourire que dans son écurie : il passait