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INTRODUCTION.

plement, il avait été nommé par ma tante ; c’était un chien moitié épagneul moitié caniche, afin qu’il réunît dans sa personne l’élégance de l’épagneul, la fidélité et l’intelligence du caniche. Ce fut l’épicier notre voisin qui me le donna tout petit. Nous l’élevâmes avec des soins infinis, il profita merveilleusement : l’animal était robuste, intelligent, timide, se laissant battre par de plus faibles que lui, n’osant jamais montrer les dents, qu’il avait très-dures, ni élever la voix, qu’il avait très-haute ; du reste heureux, joyeux, peu ambitieux, avide de promenades, se roulant sur l’herbe avec délices, toujours de bon sommeil et de bon appétit. Ma tante disait en riant qu’Azor et moi nous étions deux frères. Hélas ! il est mort, mon pauvre frère, empoisonné par ordre de notre nouveau propriétaire, dont je donnerais le nom ici s’il n’avait échappé par la mort à la vengeance d’Azor… Pauvre Azor !

Qui m’aurait dit dans ce temps-là qu’un