Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
INTRODUCTION.

ses premiers cris, recevoir ses premières caresses. Quelle joie ! quelle famille toute trouvée, un chien ! Un chien, pour le pauvre, c’est le cheval anglais qui vous mène au bois de Boulogne le matin, c’est la femme parée que vous menez vous-même à l’Opéra le soir, c’est votre ami le colonel à moustaches qui vous sert de témoin dans un duel, c’est votre flatteur assidu et prévenant ; c’est plus que cela : c’est votre famille, c’est l’enfant qui vous dit bonjour au réveil, c’est l’épouse qui vous attend à votre retour. Un chien ! cela bondit, cela pleure, cela rit, cela joue, avec vous et comme vous ; c’est votre ombre attentive et fidèle, complaisante et dévouée. Aussi je désirais un chien avec une passion que je ne me suis pas retrouvée depuis.

Mais, avant que ce rêve prit une forme arrêtée dans mon esprit, avant que cette forme devînt pour moi réalisable, que j’eus de combats à soutenir avec moi-même ! que de calculs je fis à part moi et mon économie ! Nous