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INTRODUCTION

taient tous les détails du pauvre ménage parisien visité à l’improviste par des étrangers, auxquels on se soucie fort peu de se montrer plus beau qu’on n’est en effet. Hélas ! à chaque nouvelle maison dont nous visitions ainsi les combles, ma tante et moi nous n’osions pas nous consulter, même du regard. Quoi donc ! habiter là, elle si vieille, moi si jeune ! quoi donc ! vivre dans cet air, dans ce bruit, dans cette ombre, dans ce voisinage, au milieu de ce vice, de cette misère, et sous la loi de ce portier, nous deux aux deux extrémités de la vie ! Voilà les réflexions que nous faisions bas elle et moi, moi pour elle, elle pour moi. — Moi je suis vieille, pensait-elle : que m’importe ? mais lui !… Et moi, de mon côté, je m’apitoyais sur sa vieillesse. Nous avons cherché ainsi pendant trois jours une maison sur les hauteurs du quartier latin ; et pendant trois jours, rentrés le soir dans notre auberge, nous récapitulions tous les appartements que nous avions vus dans la journée, et toujours avec