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INTRODUCTION.

raison que ma tante était partie depuis huit jours, on ne savait où, pour ne pas recevoir mes adieux.

Hélas ! c’est une belle chose que l’enfance ! comme elle est chérie, protégée, respectée, respectable ! Que d’existences diverses se groupent autour d’un enfant et combien de cœurs s’occupent de lui ! L’enfant fait-il un pas, toute une famille marche avec lui ; s’il tombe on le relève, s’il hésite on l’encourage ; c’est à qui lui donnera ce qu’il a de meilleur et de plus beau, c’est à qui se dépouillera pour le vêtir ! Lui, cependant, insouciant et ricaneur, il marche comme si tous ces bienfaits lui étaient dus… Pauvre enfant !

J’allais donc sur la route, cahoté dans une mauvaise voiture, regardant avec admiration tout ce qui se passait dans le chemin, avide de tout voir, prêtant l’oreille à tout ce qui se disait, admirant tout sur ouï-dire. Oh ! c’est un noble sujet d’émulation à quinze ans la conversation d’un commis voyageur, le récit bel-