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HOLBEIN.

resté comme un des chefs-d’œuvre d’Holbein. À la fin il ouvrit la lettre, il la lût en souriant, car c’était un homme qui aimait à lire Érasme ; puis, prenant la main d’Holbein :

— Hens Holbein, lui dit-il, soyez le bienvenu en Angleterre ; vous êtes ici dans la maison d’un ami. Tout ce que je possède est à vous, jeune homme ; car vous m’avez apporté une recommandation puissante, le portrait d’Érasme. Restez donc ici, vivez-y tranquille ; et, si votre femme vient vous y chercher, eh bien ! nous mentirons une fois, et nous dirons à votre femme : — Hens Holbein n’est pas ici.

Ainsi parla le chancelier. Disant ces mots, il releva et embrassa Holbein ; et de ce jour il eut dans sa maison un enfant de plus.

De ce jour aussi Holbein fut heureux et libre. Il se voua tout entier à ses travaux, si misérablement interrompus. Il vivait ainsi caché à tous, prêtant à peine l’oreille aux grands événements qui se passaient autour de