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HOLBEIN.

comme une gloire à part et tout italienne, c’était cependant l’usage d’exposer sur les façades des principaux édifices de la ville les premières compositions des jeunes peintres qui voulaient se faire connaître. Un grand tableau était composé sous les regards de toute une ville ; la ville jugeait ou critiquait ; puis, quand tout était dit, la pluie et le vent et l’hiver effaçaient le tableau, ce qui n’était pas toujours un grand dommage. Holbein monta donc, lui aussi, sur l’échafaud du barbouilleur d’enseignes, il exposa ses premières idées en plein air ; et les Suisses arrivaient autour de lui, admirant ce qu’il faisait pour eux et ce qui devait être perdu pour nous. C’est ainsi qu’ont été exécutées deux grandes compositions qui firent à juste titre l’admiration de leur époque, une danse de paysans, au coin du marché de Bâle, et, sur le toit de planches qui recouvrait le pont, la danse des morts. On n’a conservé de la danse des morts que quelques gravures incomplètes, et cependant les faibles souvenirs de ce