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HOLBEIN.

ces héros qui sont entrés vainqueurs à Rome, vainqueurs par les armes, et qui en sortent vaincus par une force supérieure ; c’est là-bas, dans ce beau point de vue, que se trouve l’art. Holbein n’alla pas en Italie ; il travailla tout seul, livré à ses propres inspirations et trouvant des modèles dans son âme. Encore enfant, il attirait déjà l’attention des bonnes gens de la ville de Bâle ; à quatorze ans il s’était acquis l’admiration de la foule. Ses dessins étaient recherchés ; on lui demandait déjà des portraits ; il avait fait déjà le portrait de son père et celui de son oncle d’une vérité frappante ; en un mot, le succès du jeune artiste fut si grand qu’à l’âge de quinze ans on confia à sa peinture la façade d’une très-honorable maison d’un bourgeois de Bâle, qui se risqua à la faire peindre par Holbein.

Vous allez peut-être sourire ; mais c’était la mode alors. Dans ce temps-là où, Dieu merci, les grands peintres ne manquaient pas, où la peinture était en honneur dans toute l’Europe