les plus exercés confondent ses gravures avec celles de son illustre neveu. Entre autres débats, on n’a pas encore décidé lequel des deux, le neveu ou l’oncle, a gravé l’alphabet orné de vignettes tirées de la Bible. En bonne justice, et dans le doute, on devrait laisser cet alphabet à Sigismond Holbein : son neveu en a si peu besoin !
Après quelques leçons de son oncle, Holbein à lui seul fit le reste. C’est extraordinaire cela : un enfant perdu au milieu de la Suisse qui devine toutes les ressources du dessin et de la couleur ! un peintre de ce temps-là, et un si grand peintre, qui ne perd pas de vue les montagnes chargées de neige, et qui est grand peintre sans faire le voyage d’Italie ! L’Italie, en effet, c’est la terre promise de l’artiste, c’est son école, c’est son modèle, c’est sa vie. C’est là-bas, sous ce ciel bleu, sous ce soleil éclatant et chaud, sur cette terre chargée de chefs-d’œuvre ; c’est là-bas, au milieu de ces passions qui bouillonnent, de ces nations qui se croisent, de