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DE SADE.

accordé tous les peuples, ce serait faire de la plus grande maladie de l’homme un crime.

Le marquis de Sade n’a pas plus le crâne d’un fou qu’il n’a le crâne d’Héloïse. C’est un homme bien organisé qui a perdu ses facultés à épouvanter ses semblables ; c’est un homme digne de toute flétrissure et de tout mépris. Or, si c’était un fou, il faudrait en avoir pitié.

J’ai tenu entre les mains plusieurs manuscrits inédits du marquis de Sade écrits dans l’oisiveté de sa détention. L’un de ces manuscrits, brûlé dans un grand feu qui n’en a rien laissé, pas même la cendre, était tout à fait dans le goût de ses aînés. Ce qu’il y avait de remarquable c’était un post-scriptum de l’auteur : ce post-scriptum résume fort bien tout cet homme, qui ne pouvait pas laisser d’autre testament.

« P. S. J’allais oublier deux supplices ! »

Un de ces supplices consistait à placer une femme sur un fauteuil recouvrant un brasier :