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LE MARQUIS

un souper et un gîte pour la nuit ; il lui parle doucement, il la regarde tendrement ; elle prend le bras du marquis, ils montent dans un fiacre ; et enfin ils arrivent à une porte basse : Rose ne sait pas où elle est, mais qu’importe ? elle aura à souper.

À un certain signal la petite porte du jardin s’ouvre et se referme ; le marquis entre dans la maison avec sa compagne. La maison était à peine éclairée, elle était silencieuse : Rose s’inquiète. Son conducteur la fait monter au deuxième étage : elle voit alors une table dressée et servie ; à cette table étaient assises les deux filles de joie, la tête couronnée de fleurs, et déjà à moitié ivres. Rose Keller, revenue de sa première inquiétude, allait se mettre à table avec ses compagnes ; mais tout à coup le marquis, aidé de son valet, se jette sur cette malheureuse et lui met un bâillon pour l’empêcher de crier ; en même temps on lui arrache ses vêtements. Elle est nue : on lui attache les pieds et les mains, puis, avec