Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
173
DE SADE.

bien cachée dans mon âme, vous en dira plus que personne au monde n’en pourrait dire sur les œuvres du marquis de Sade. Comment j’ai lu ce livre après cette histoire dont j’avais été le témoin, vous le savez déjà, c’était pour me faire parade à moi-même de ma force morale, car c’est là un des grands dangers de ces horribles volumes. On a toujours un prétexte pour les ouvrir : on les ouvre par innocence, ou par curiosité, ou par courage, comme une espèce de défi qu’on se fait à soi-même. Quant à ceux qui les pourraient lire par plaisir, ils ne les lisent pas : ceux-là sont au bagne ou à Charenton.

Mais je vous ai promis l’histoire complète de cet homme, je vous la ferai complète. Je vous ai dit tout à l’heure qu’il s’était marié à une jeune personne douce et belle : il eut bientôt montré dans ce mariage toute son horrible nature ; ses atroces penchants se furent bientôt révélés par mille tentatives de meurtre accompagnées de circonstances