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DE SADE.

montagnes de l’Auvergne, il lui apprenait ces mille petites sciences qui sont à la portée de tous les enfants, à réciter une fable de La Fontaine ou l’oraison dominicale, à tendre la main au pauvre qui vous tend la main, a bien recevoir l’étranger qui passe et qui demande un asile pour la nuit, à retenir les noms des grands hommes de la France, surtout à bénir le nom de son aïeule Laure de Noves, la Laure de Pétrarque. Voilà comment fut élevé cet enfant, qui des eaux du baptême fut trempé dans les eaux de la fontaine de Vaucluse, cet autre baptême ; puis, quand il fut assez fort, quand il eut assez joui de son enfance bienheureuse, son oncle, son père et sa mère, et Mme la princesse de Condé, le placèrent au collège Louis-le-Grand, rue Saint-Jacques, la patrie de Gresset, cet homme d’esprit qui eut l’honneur d’inquiéter Voltaire et à qui nous devons le Méchant et Vert-Vert.

Ce collége Louis-le-Grand a donné naissance à d’étranges hommes. Songez donc que