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DE SADE.

Mlle de Maillé, la nièce du cardinal de Richelieu, qui avait épousé le grand Condé. Voilà donc une famille qui commence à Laure de Noves, qui porte dans ses armes l’aigle de la maison d’Autriche, et qui s’arrête à la maison de Bourbon ! Trouvez-en une, sinon plus grande, du moins plus heureuse que celle-là !

Mais ici s’arrête ce grand bonheur. Cette illustre famille va s’éteindre ; que dis-je, s’éteindre ? elle va se perdre dans un abîme d’infamies ; elle va tomber du haut de sa renommée dans les plus atroces extravagances qui puissent passer dans la tête d’un forçat au cachot, un jour d’été. C’en est fait, le 2 juin 1740, dans l’hôtel même du grand Condé, noble maison où tout le 17e siècle a passé, illustre seuil foulé par le grand Condé, et par le grand Corneille, et par Bossuet, et par Racine, et par eux tous les grands hommes du grand siècle, le terrible et fameux marquis de Sade vient au monde, enfant bien conformé en apparence, et dont les vagissements ressemblaient aux