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LE MARQUIS

pierre, pour tout ornement et pour toute armoirie, était surmontée d’une rose, avec cette devise latine : Victrix casta fides. Clément Marot imita le premier son élève François Ier ; le chancelier de l’Hôpital, cette haute et mâle vertu, ce modèle de la magistrature française, trouva de beaux vers latins au tombeau de Laure de Noves ; en un mot ce fut, pendant plusieurs siècles de l’histoire littéraire, une suite incroyable de louanges, de vers, d’éloges et de larmes à ce tombeau, jusqu’aux jours où le tombeau de Laure elle-même, si chaste dans sa vie, lut livré aux révolutionnaires, qui ouvrirent sa dernière demeure et en jetèrent les cendres au vent. Que fîtes-vous alors pour vous défendre, vous la belle et blanche Laure, vous qui, surprise au bain par votre amoureux, vous fîtes un nuage des eaux transparentes de la fontaine de Vaucluse ?… Mais quoi ! les révolutions ne respectent rien. Comme elles ouvrirent le tombeau de Laure, elles ouvrirent aussi celui du brave Crillon,