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LE MARQUIS

mence sur la terre, mais qui continue dans le ciel pour ne plus finir. Elle était simple, elle était bonne, elle était douce, elle était humble d’esprit et de cœur, elle était la seule en ce monde, où elle fut tant chantée, qui ne se doutât pas de sa beauté divine ; elle n’en crut même pas les vers de Pétrarque. Laure est l’idéal de la femme belle et modeste. À coup sûr elle était née pour rester vierge dans un cloître, ou pour être dans le monde la mère d’une nombreuse famille ; car c’était là une femme qui comprenait tous les devoirs de la femme, et qui fut aussi chaste dans le mariage qu’elle l’aurait été dans le célibat.

Grâce à tant de vertus, à tant de beautés, et aussi à tant de beaux vers, le tombeau de la belle Laure vit arriver en pèlerinage les plus grands hommes, les plus grands princes et les plus beaux génies de la France et de l’Italie. Ce simple tombeau est placé en effet sur les limites des deux mondes poétiques auxquels Laure appartenait de son vivant,