l’église de Sainte-Clair d’Avignon, cette lumière
fut enlevée au monde lorsque j’étais
à Vérone, hélas ! ignorant de mon propre
sort ! La malheureuse nouvelle nous en fut
apportée par une lettre de mon ami Louis ;
elle me trouva à Parme, le dix-neuf mai, au
matin. Ce corps si chaste et si beau fut déposé
dans l’église des frères mineurs, le soir du
jour même de sa mort. Son âme, je n’en
doute pas, est retournée au ciel, d’où elle
était venue. »
Touchant éloge, bien digne d’une des plus belles et des plus innocentes femmes de son siècle. Le culte qui s’est établi autour du tombeau de la belle Laure est tout à fait un culte poétique. On la vénère comme une personne poétique, mais on l’aime comme une simple bourgeoise. Elle eut la beauté d’une Italienne et le chaste maintien d’une Française ; elle se retira dans le foyer domestique comme dans un sanctuaire impénétrable à tout autre amour qu’au saint et éternel amour, qui com-