et des directeurs, ces rois d’un jour qui jouaient au vice royal comme si le vice n’était pas, de son essence, une aristocratie aussi difficile à aborder que toutes les autres ; il a été l’effroi de Bonaparte consul, dont le premier acte d’autorité fut de déclarer que c’était là un fou dangereux ; car si Bonaparte avait pris cet homme au sérieux, cet homme était mort. À l’heure qu’il est, c’est un homme encore honoré dans les bagnes ; il en est le dieu, il en est le roi, il en est le poëte, il en est l’espérance et l’orgueil. Quelle histoire ! Mais par où commencer, et de quel côté envisager ce monstre ? et qui nous assurera que dans cette contemplation, même faite à distance, nous ne serons pas tachés de quelque éclaboussure livide ? Cependant il le faut ; je le dois, je le veux, je l’ai promis ; depuis assez longtemps je recule. Acceptez ces pages comme on accepte, en histoire naturelle, la monographie du scorpion ou du crapaud.
Faisons d’abord la généalogie du marquis de Sade ; elle est importante ici plus qu’en