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INTRODUCTION.

son pouvoir, lui reprochant chaque jour tout ce qu’on pouvait lui reprocher, sa nullité d’abord, et ensuite ses habitudes de servilité et de censure, vous concevez que cet homme, quand cette littérature est morte enfin, quand les jeunes et les forts ont renversé tous les obstacles enfin, soit appelé à se glorifier de cette belle œuvre pour la faible part qu’il y a prise. Ainsi fais-je, moi qui vous parle ; moi, j’ai été le faible animal qui ai rompu de mes dents le réseau dans lequel était enfermé le lion. Laissez-moi le voir bondir, mon jeune lion délivré. Comme ses bonds sont impétueux ! comme son allure est vive ! qu’il est heureux d’être libre enfin ! Le lion, c’est la jeune littérature contemporaine, c’est notre capricieuse et folle poésie, c’est notre histoire sévère et remplie de découvertes, c’est notre drame aussi, cet immense joûteur qui n’étreint pas tout ce qu’il embrasse ; c’est notre éloquence simple et naturelle, éloignée de tous les genres d’emphase ; c’est notre