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INTRODUCTION.

vait son passage impitoyablement barré par ces immobiles ; plus de passage pour personne ! Que d’humiliations de tous genres ces gens-là ont fait subir à toute la jeune école ! Cela est à peine croyable : les Messéniennes trouvent à peine un imprimeur ; les Méditations sont publiées par faveur ; lord Byron est publiquement hué comme poëte ; il fallut un libraire très-hardi pour dépenser sur les Puritains et l’Ivanohé de Walter Scott la moitié autant d’argent qu’on en dépensait sur Monsieur Botte ou l’Enfant du carnaval par Pigault-Lebrun.

Dans ce temps-là Armand Carrel n’aurait jamais pu imprimer son Histoire d’Angleterre ; dans ce temps-là la presse périodique n’aurait pas trouvé assez de mépris et de moquerie pour les Mélanges de Sainte-Beuve ; Mérimée aurait eu besoin d’un collaborateur de la Pandore pour publier sa chronique ; M. Alfred de Vigny aurait eu besoin, pour faire accepter son beau roman de Cinq-Mars, d’une préface de