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INTRODUCTION.

qui savait tout, Saint-Martin, qui savait le sanscrit, Goëthe, qui était toute l’Allemagne ? qu’est devenu tout l’Orient chez nous ? Mort tout cela ! Or, tout cela c’était la pâture vivante et le journal de l’époque ; le journal vit toujours. Que j’en ai vu tomber, une à une, de ces renommées qui étaient notre orgueil ou notre envie ! que j’en ai vu mourir de ces puissances qu’un souffle a emportées on ne sait où !

Saint-Acheul et Montrouge, que sont-ils devenus ? Où trouveraient-ils, ces anachronismes chrétiens si redoutés et si peu redoutables, où trouveraient-ils, même dans l’Écriture, une expression assez moqueuse pour peindre la rapidité de leur passage : Transivi, et non erat ! J’ai vu balayer Montrouge, ce repaire, comme nous disions alors. J’ai vu partir M. de Frayssinous : où est-il ? j’ai vu monter à côté du jeune ministre de l’intérieur, M. de Montalivet, dans la calèche qui le ramenait de Vincennes en le sauvant des mains du peu-