Page:Janin - Les Catacombes, tome 1, 1839.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
INTRODUCTION

tant la tragédie française dans cette tombe qui n’a pas relâché sa proie. Et moi j’ai suivi comme la foule ces tragiques dépouilles, dont s’était inquiété monseigneur l’archevêque de Paris lui-même. Mais le prélat, aussi bien que le comédien, est mort aussi, plus mort que le tragédien lui-même ; car les ruines du Théâtre-Français sont debout encore, protégées par Corneille, Racine et Voltaire, imposante trinité, pendant que les ruines de l’Archevêché, qui n’avaient pour les défendre qu’une religion de dix-huit siècles, ont été renversées d’un coup de main, dans une folle journée de carnaval, par le peuple de juillet habillé en arlequin.

Quand on pense à tout cela, que de ruines, mon Dieu ! Quel abîme entre le moment où j’ai taillé ma plume pour écrire en public et celui où j’écris ce résumé funéraire, dans lequel encore j’oublie tant de gloires très-vivaces alors, qui ne sont plus même des gloires posthumes aujourd’hui ! Qu’est devenu Cuvier,