si je puis, quelques-unes des idées que je rencontre dans ma tête en passant en revue les idées des autres. — Quand je commençai à écrire pour la première fois dans un journal et que je me demandai comme Figaro, mon patron : Qu’y a-t-il ? les réponses m’arrivèrent en foule, et j’eus bien de la peine, dans ce temps-là, à les démêler toutes, ces réponses à ma question imprudente. Ce qu’il y avait alors en France était une chose immense en apparence, une chose inépuisable en apparence, un univers entier à exploiter par un journaliste de vingt ans comme moi. Eh bien ! horreur ! tout ce qu’il y avait en France est mort depuis, ou s’est évanoui on ne sait où. Tout cela a été dévoré par le journal ; le journal, cette frêle puissance quand j’ai commencé, puissance si débattue, et sur laquelle le censeur pouvait chaque soir jeter son souffle infâme, mutilant une pensée avec autant de sang-froid que le bourreau coupe la tête d’un homme, le journal seul a dévoré tout
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INTRODUCTION