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INTRODUCTION.

à l’avance ; tous ils ont agrandi le langage de la presse, tous ils ont rendu à la critique sa dignité et son éclat. Oh ! c’est un beau spectacle, la presse périodique ! Que de grands noms ! que de zèle ! que de courage ! que d’éclat ! quelle abnégation profonde de soi-même ! quelle sainte colère ! quelle verve inépuisable ! Tous les jours être prêt ! Émeute, révolution, rue Saint-Denis, rue des Prouvaires, guerre au dehors, peste au dedans, l’assassinat même et le régicide, rien n’y fait : ils sont toujours là, là sur la brèche ! Que de génie dépensé ainsi, jeté au vent, prodigué à la foule qui passe ! Et puis les longs procès criminels, et puis les prisons sans fin, et puis les voyages de Versailles à Paris entre deux gendarmes, et puis les amendes, et puis les pauvres femmes qui tremblent et se préparent à mourir, entendant le gendarme de l’état de siège qui escalade les murs de la maison ; et puis, d’autre part, l’écrivain qui défend seul contre tous ce que tout le monde attaque, qui reste impassible devant la foule,