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INTRODUCTION.

mains, et dépose sur sa toilette sa chevelure et sa passion.

Voilà ce que c’est que la coulisse. Or, entrer dans cette vie à part et sans définition que mènent les poëte, les comédiens et les artistes, c’est entrer, à proprement dire, dans la coulisse du théâtre, c’est se jeter à corps perdu dans cette atmosphère nébuleuse que l’homme heureux évite avec soin, dont il ne s’approche qu’à distance et avec toutes sortes de précautions, attendant pour bien faire que le lustre soit allumé, que le souffleur soit à sa place, qu’Iphigénie ait attaché sa ceinture virginale, que Burrhus ait mis sa barbe à son menton, Cydalise le fard à sa joue, Baillot la colophane à son archet, M. Gérard le vernis à son tableau. Mais ce sont là les heureux et les habiles de ce monde ; ceux-là jouissent et ne produisent pas, ceux-là sont les seuls qui conservent leurs illusions. Respectons-les !

Mais je suis déjà bien las de vous parler de moi. Que suis-je d’ailleurs pour vous arrêter