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quinze ans, ton innocence, ton amour filial, ta douce ignorance de toutes choses, ont surnagé au-dessus de tous les transports, de tous les prestiges que représentent ces morceaux d’or et ces lambeaux de soie ; pardon, mon petit voile vert, de t’avoir ainsi mêlé à tous ces souvenirs des profanes amours ; mais ne fallait-il pas bien toute ton innocence pour les purifier ?

Pour toi, Henriette, j’aurais donné tout ce trésor — tout mon trésor ! — Et même, ô profanation ! ô insensé ! ô ingrat ! je n’aurais donné à personne, mais j’aurais brûlé pour toi, Henriette, mon petit voile vert.