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II
AVANT-PROPOS.

amateurs de beau langage, de saillies piquantes, de paradoxes flamboyants, se seraient volontiers contentés de la reproduction d’une centaine de morceaux qui, dans le temps de leur apparition, ont produit ime sensation profonde dans le monde des lettrés.

On ne saurait disconvenir que ce procédé aurait peut-être suffi, pour la satisfaction intime de quelques dilettanti, heureux de posséder et de relire en bloc des pages emportées depuis longtemps par le flot des ans écoulés, et qui les avaient charmés jadis.

Mais aussi à combien de récriminations n aurions-nous pas été en butte ! « Pourquoi tel feuilleton plutôt que tel autre ? Pourquoi telle page omise qui, de l’avis des connaisseurs, était incomparable} i Puis enfin cette façon de composer un livre de critique sur le patron d’im recueil de Contes ou de Variétés littéraires, d’accumuler des articles sans suite et sans lien, n’était rien moins que favorable à la réputation de critique de J. Janin. Nous nous sommes donc trouvé dans l’obligation d’adopter une méthode qui nous permît à la fois de réduire à quelques 1, 200 pages les 20 à 2 5, 000 colonnes de feuilletons publiées dans le Journal des DÉBATS, et de conserver à nos extraits le caractère spécial et Vensemble des idées critiques du maître. Pour arriver à ce résultat, nous nous sommes efforcé de donner aux matières que nous avons recueillies, la forme d’un essai sur l’histoire de l’art dramatique.

Prenant pour point de départ les remarquables études inspirées à l’auteur par l’apparition au théâtre de plusieurs traductions importantes des comiques et