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chasser dans les forêts de Versailles, de Marly ou de Fontainebleau. Il était très adroit et de bonne grâce, et pas un chasseur qui tirât mieux que lui. C’était encore un de ses plaisirs de voir travailler ses ouvriers, de se promener dans ses jardins, de donner la collation aux dames, et de faire avec elles le tour du canal, les dames et les courtisans dans leurs plus riches habits. Le chapeau, Messieurs, disait le roi, quand il permettait aux courtisans de se couvrir.

La chasse au cerf était de plus grande cérémonie, et ceux qui la suivaient étaient vêtus d’un justaucorps orné de galons d’or et d’argent. Cela s’appelait un justaucorps à brevet. Qu’on le suivit à la chasse, à la promenade, le roi était content. Que l’on jouât gros jeu dans le salon de Marly, le roi applaudissait. Lui-même, il était bon spectateur des joueurs de paume. À quatre heures, il y avait un conseil de ministres, et, le reste du temps, le roi le passait avec les dames, à la promenade en été, et, le soir venu, quelque loterie où les dames gagnaient, à coup sûr, de riches étoffes, de l’argenterie, des bijoux. À dix heures, le roi ayant changé d’habit, le souper était servi dans l’antichambre de Mme de Maintenon, toujours au grand couvert, avec la maison royale, c’est-à-dire uniquement avec les fils et filles de France et grand nombre de dames, tant assises que debout. C’était le moment où les courtisans disaient au roi : Sire, Marly ? Il ne déplaisait pas au roi d’être importuné.

Après souper, le roi se tenait quelques moments debout au balustre du pied de son lit, environné de toute la cour. Puis, avec des révérences aux dames, il passait dans son cabinet, où se trouvaient les princes et les princesses de sa famille. À onze heures, Sa Majesté donnait le bonsoir à tout le monde d’une inclination de tête.