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d’Ayen, Mme d’O et de Mongon, et Mme de Normanville.

Racine, hélas ! n’eut pas l’honneur de cette représentation royale. Il se mourait, à l’heure même où les Plaideurs remplissaient l’appartement de leurs gaietés. Racine était pis que malade, il était en disgrâce pour avoir écrit en faveur des pauvres gens un mémoire que Mme de Maintenon lui avait commandé. Quand il fut mort, le premier vœu de son testament fut d’être enterré à Port-Royal, ce qu’il n’eût pas osé faire de son vivant, disaient MM. les courtisans, qui riaient de tout. Le roi, cependant, le regretta, et donna une pension de deux mille livres pour sa veuve et ses enfants. Il avait pleuré Molière un peu moins que Racine, et s’était à peine inquiété de ses funérailles.

Sur la même page on lit (car tous les mortels sont égaux à Versailles) : M. Soupir, capitaine aux gardes, est mort pour s’être fait couper un cor au pied.— La reine de Portugal est morte pour s’être fait percer les oreilles.— Le général des carmes a salué le roi, conduit par M. de Saintet, introducteur des ambassadeurs.— Le roi de Maroc a demandé en mariage Mme la princesse de Conti. Notons ici une fête, un masque à Marly, dans les jours gras de 1700 :

« Mme la duchesse de Bourgogne soupa chez Mme de Maintenon avec les dames qui devoient se masquer avec elles ; ces dames étoient les duchesses de Sully et de Villeroy, la comtesse d’Ayen, Mlles de Melun et de Bournonville ; elles étoient habillées en Flore, et la mascarade étoit fort magnifique. Mlle de Saint-Génie, qui entend fort bien cela, avoit eu soin de toute la parure de Mme la duchesse de Bourgogne, et la coiffa elle-même. Dès que le roi fut hors de son souper, il entra dans le salon ; Mme