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eut encore à Versailles qui ne furent point priées. Un peu après que Mme la Dauphine fut arrivée, le roi lui dit, en lui montrant un grand coffre de la Chine qui étoit demeuré là avec plusieurs habillements de la dernière loterie qu’il avoit faite, qu’il la prioit de se donner la peine de l’ouvrir. Elle y trouva d’abord des étoffes magnifiques, puis un coffre nouveau dans lequel il y avoit force rubans, et puis un autre où il y avoit de fort belles cornettes ; et enfin, après avoir trouvé sept ou huit coffres ou paniers différents, tous plus jolis les uns que les autres, elle ouvrit la dernier, qui étoit un coffre de pierreries fort jolies, et dedans il y avoit un bracelet de perles, et dans un secret au milieu du coffre un coulant de diamants et une croix de diamants-brillants magnifiques. Mme la Dauphine distribua les rubans, les manchons et les tabliers aux demoiselles qui l’avoient suivie. »

Une autre fois, à peine arrivé à Marly, le roi, qui était de très bonne humeur, mena les dames dans son appartement, où il avait « un cabinet magnifique, avec trente tiroirs pleins chacun d’un bijou d’or et de diamant. Il fit jouer toutes les dames à la rafle, et chacune eut son lot. Le cabinet vide fut pour la trente et unième dame. Dans chaque lot il y avoit un secret, et dans chaque secret des pierreries qui augmentaient fort la valeur du lot. Il n’y a pas eu une dame qui n’ait été très contente de ces chiffonneries. Il y en avait pour quatre mille pistoles. »

Au mois de juin 1688, le soleil étant très chaud et les bains très courus, Mme de Maintenon donnait à Mme de Chevreuse un équipage de bain, tout entier de point d’Alencon et des plus magnifiques. Le même soir, on entendit un petit concert de très jolis airs, composés par Mme la Dauphine sur des paroles de Fontenelle. Il se glisse habilement dans tous ces lieux de plaisirs, M. de