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en reconduisant Mademoiselle sa fille, après le mariage, irait à droite ou prendrait à gauche. Les dames d’honneur et les demoiselles d’honneur n’avaient pas les mêmes privilèges. La question du carrosse ! il fallait avoir fait certaines preuves de noblesse pour monter dans les carrosses du roi. Il y avait le grand coucher, le petit coucher, où le roi faisait donner le bougeoir à qui lui plaisait ; le grand lever et le petit lever, et si le roi se levait de mauvaise humeur, tant pis pour le capitaine des gardes qui avait l’honneur d’ouvrir les rideaux.

La maison militaire du roi était une grosse affaire. Brevet pour toute chose : il y avait même des justaucorps à brevet.

Mme la Dauphine, au commencement de chaque bal, nommait les cavaliers qui devaient conduire les princesses. Le carrousel même avait ses juges du camp, ses chefs de quadrille et ses livrées désignées : or et vert, noir et or, orange et ponceau, tant de trompettes et de timbaliers, et tant d’aubades.

Quand le doge arriva à Versailles, où ce qui l’étonna le plus, c’était de s’y voir, le cérémonial était réglé à l’avance : il devait entrer par telle porte ; il devait avoir un maréchal de France à sa gauche, et tant de sénateurs génois à sa suite. Il devait être aussi reconduit par les princes et les princesses, mais les princesses du sang restèrent sur leur lit, pour ne pas avoir à le reconduire. Partout des cérémonies : cérémonie à Versailles, à Trianon, à la Ménagerie, au dîner du roi, à la collation ; cérémonie pour les fontaines du jardin. Un grand honneur, c’était de donner au roi sa chemise, et le roi lui-même donnait la chemise aux princes du sang, le soir de leur mariage.

Chaque cour avait son nom : la cour de la chapelle, la