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que lui manquer, pourvu qu’ils ne se manquent pas à eux-mêmes. »

Certes, le portrait n’est pas flatté, mais il est simple et vrai ; il nous montre en tout son jour cette personne adroite et droite qui s’est trouvée mêlée à de grands événements qu’elle a dominés de la hauteur de son courage et de la sagacité de son esprit. Par un bonheur inespéré, le succès de la vie et des Mémoires de Mme de Staal et le renom de bel esprit qu’elle a laissé l’ont fait confondre, à cinquante ans de distance, avec un des plus grands génies du commencement de l’empire, Mme la baronne de Staël, l’illustre auteur de Corinne et des Considérations sur la Révolution française. Heureuse confusion ; elle ne saurait attenter à la gloire de Mme de Staël ; elle jette une clarté très grande et très heureuse sur le souvenir de Mme de Staal, qui s’en va s’amoindrissant et s’effaçant toujours.