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Les malades qui nous ont présenté des obsessions et des impulsions répètent sans doute à chaque instant qu’ils n’ont aucune mémoire, qu’ils oublient tout. Mais il ne faut pas les croire sur parole, nous savons qu’ils sont tourmentés par un perpétuel mécontentement d’eux-mêmes et qu’ils se croient incapables de faire aucune opération correcte. Quand on les interroge avec patience, on constate qu’ils ont en réalité conservé tous les souvenirs. La plupart de mes malades ont pu me raconter leurs crises d’obsessions elles-mêmes avec un luxe de détails inouï. Les malentendus sur ce point dépendent de deux choses, c’est que le malade a besoin d’un certain calme pour retrouver ses souvenirs et qu’ensuite il est si absorbé par ses propres obsessions qu’il accorde très peu