pas névropathiques. Tout les faits psychologiques ne sont pas constitués par des opérations de volonté présente , de croyance, d’attention à des perceptions nouvelles, en un mot, par ces phénomènes supérieurs dont nous parlons sans cesse. Il y a des mécanismes psychologiques comme des mécanismes organiques, anciennement organisés et assez stables, des souvenirs anciens, des associations d’idées, des habitudes, des tendances, des sentiments, des instincts. Très souvent les troubles mentaux portent sur ces mécanismes psychologiques anciens, effaçant les souvenirs d’une manière définitive, détruisant les habitudes, les sentiments, les instincts et ne permettant jamais leur réapparition dans aucune circonstance, ni sous aucune forme subconsciente ou automatique. C’est ce qui, si je ne me trompe, est caractéristique des états démentiels. Un paralytique général, un dément précoce ne sont pas complètement arrêtés dans leur développement, ils continuent à percevoir et même à vouloir, au moins dans certains cas; mais ils présentent des lacunes profondes et irrémédiables dans leurs associations d’idées, leurs jugements, leurs sentiments, leur conduite. Sans doute, le diagnostic peut être difficile dans tel ou tel cas particulier; mais au point de vue théorique, on conçoit très bien la différence qui existe entre les détériorations des fonctions anciennes caractéristiques des démences et les arrêts d’évolution caractéristiques des névroses. Au moins un certain nombre d’objections, celles que nous venons de faire aux définitions anciennes, peuvent être évitées, en considérant les névroses à ce point de vue.
Comme conclusion de ces réflexions, je puis donc dire que le groupe des névroses, malgré les diverses aventures qu’il a traversées, n’est pas absolument arbitraire et inutile. Sans doute le progrès de la science en modifiera souvent la composition et lui rattachera ou lui enlèvera tour à tour divers symptômes : mais